Perversion d’une femme soumise 1

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il y a 6 ans

Un homme. Une femme. Un désir. Une envie.

Les résumer était chose aisée.

Inexorablement, le temps avait fait sa part du travail.

Elle était mariée et s’ennuyait. Lui avait le temps et le savoir.

Ils avaient été amants un temps trop court.

Bien assez court pour ne pas se lasser.

Bien suffisamment pour qu’elle se rende compte du peu d’intérêt de la chose.

Mais le temps passa, la lassitude s’immisça, le vice s’installa.

Elle avait envie d’une chose à cent mille lieux éloignée d’elle.

Son moi profond réclamait l’intensité d’une séance.

Elle s’était demandé un temps si son mari serait réceptif.

Mais en femme avisée, elle trancha pour distinguer les choses.

“Je veux que ce fantasme devienne réalité” lui avait-elle expliqué autour d’un café. Ils se voyaient toujours. Comme de vieux amis qui avaient fauté sans consommer.

Ce fantasme, elle se l’était construit au fil des années, par le biais d’images consultées dans des ouvrages prêtés ou des écrans clandestins.

Ils prirent rendez-vous un après-midi aux alibis habilement ficelés …

Elle arriva. Un peu en avance. Son chignon roux impeccablement agencé. Son tailleur bon marché lui allait à merveille mais il lui enleva la veste dès son entrée dans le salon où tout était déjà prévu. Les rideaux tirés, elle finit par enlever sa jupe après qu’il eut prononcé la phrase suivante : “tu connais les règles”. Elle s’en souvenait : il connaissait les limites, il les respecterait mais en échange, elle se livrait et obéissait sans discuter à ses consignes.

Pour une fois, elle portait des bas. Noirs comme son slip et le porte-jarretelles disparaissant sous le chemisier. Elle conserva ses souliers. Elle l’avait écouté. Les talons étaient hauts. Les plus hauts de sa collection. Elle prit place sur la chaise. Il s’éloigna, passa derrière elle qui voulait le suivre du regard. Il la remit en place, le dos bien droit contre le dossier. Elle sentit ses poignets être lentement happés par les mains fermes de son partenaire : les bras ramenés dans le dos, le sommet du dossier flattant l’aisselle, elle commença à sentir son cœur s’emballer. La cordelette encerclait le poignet droit qu’il maintenait toujours aussi fermement. Puis ce fut le tour du poignet gauche, enfin, ils se rejoignirent sans l’intervention du compagnon. Les poignets scellés individuellement et joints par la cordelette qu’il noua au barreau arrière qui joignait les pieds de la chaise. De manière à ce que les mains de sa victime puissent jouer avec elle mais sans pouvoir se libérer. Tout juste pouvait elle parcourir le barreau en bois de gauche à droite. Il réapparut dans son champ visuel. Elle se tenait parfaitement droite, la tête inclinée pour le suivre du regard tandis qu’il s’agenouillait pour enlever sa jambe droite : il la k i d n a p p a jusqu’à ce que la cheville se trouve à l’extérieur du pied droit de la chaise. La pointe du soulier effleurait la moquette. Elle ne pouvait le voir. Elle sentait juste sa jambe être ramenée en arrière et les muscles concernés travailler.

À l’aide d’une cordelette identique, il entreprit d’emprisonner sa jambe en faisant plusieurs fois le tour : quand la cheville fut fixée au bois sur cinq centimètres de hauteur, il entreprit de doubler l’opération. Le nœud qui trônait à l’arrière de la cheville poursuivit sa course jusqu’à l’intersection du dossier où prenait appui le premier barreau qui le constituait.

Le talon de la jeune femme ne touchait plus terre. Il s’attachait à ce qu’il en fut de même pour son jumeau. En se relevant, il admira brièvement l’écartement des jambes de la miss. “J’aime bien les slips un peu transparents” lui dit-il avant de compléter son dispositif en emprisonnant le bas nylon juste en dessous du genou. Trois tours suffirent pour le satisfaire et le décider à rejoindre le barreau arrière de l’assise, celui-là même qui accueillait déjà la cordelette maintenait les bras dans leur stricte position. Méticuleusement, il répéta l’opération pour l’autre membre inférieur en expliquant à sa victime qu’elle pourrait “toujours essayer de serrer les jambes après ça” .

“Il a raison” pensa-t-elle en constatant l’impuissance qui caractérisait ses discrètes tentatives. L’homme disparut de son champ visuel après s’être assuré que tout allait bien pour elle en lui murmurant la question à l’oreille. Elle vit réapparaître ses mains et le cuir d’un bâillon qui allait bien vite l’étreindre. Elle vécut la prise de pouvoir de la boule en latex rouge comme une invasion. Submergée par l’émotion, elle essaya de dire un mot puis deux, mais ce ne furent qu’un grommellement qu’elle entendit. Le cuir se plaqua à la commissure de ses lèvres, elle sentit sur sa nuque la pression de la main actionnant le mécanisme de fermeture.

Les lèvres écartées, les mâchoires bloquées et les joues creusées, elle se remettait de l’émotion en regardant son compagnon de ses yeux grands ouverts. Dans son regard se mêlaient les sentiments les plus contradictoires : envie, inquiétude, désir, appréhension, curiosité… Un dictionnaire ne suffirait pas. Il suffit de se mettre à sa place pour comprendre ce qu’elle a ressenti dès cet instant précis. Bâillonnée, immobilisée, elle essayait de mouvoir son buste indiscutablement rigidifié par la position de ses bras. Toutes ses tentatives étaient vaines. Elle l’avait choisi pour son savoir-faire. Elle le regrettait presque en ces instants troubles. Cette période où elle s’interrogeait sur ce qu’elle voulait vraiment. L’homme s’approcha, posa un tabouret devant elle et s’assit. Son regard soutint le sien avec une si grande intensité qu’elle baissa les yeux. Elle l’entendit sourire. Elle le sentit poser une main sur sa poitrine. Elle le regarda de nouveau, cherchant à croiser son regard.

Le regard qui cherchait la faille et guidait les doigts pour ôter chaque bouton du chemisier bordeaux de la blanche héroïne. Lorsque ce fut fait, il ouvrit le chemisier de manière à jouir de la vue d’une poitrine rehaussée par des bonnets trop justes et mue par une respiration saccadée. Il caressa le satin du serre-taille qui composait la partie supérieure du porte-jarretelles avant de féliciter sa compagne pour le choix de son ensemble coordonné.

“Je pourrais te faire porter bien pire tu sais” dit-il en caressant le satin au niveau du téton droit. Les lèvres de la miss commençaient à briller. La salive n’allait plus tarder à l’humilier de sa lente et permissive évasion. Armé de cordelette saisie à ses pieds, il contourna le buste de la jeune femme au niveau des épaules, juste à la naissance de la poitrine. Plusieurs fois, afin de posséder les centimètres requis pour immobiliser plus encore les bras de la rousse contrainte à attendre la suite.

Puis il pratiqua à l’identique mais cette fois-ci juste sous la poitrine, se servant de la limite du soutien-gorge comme d’un éclaireur qui indiquait la voie. Quand il la f o r ç a i t à décoller le buste du dossier, il l’entendait bien gémir mais il ne disait rien. Les liens ne lui permettaient pas cette liberté, il le savait, et alors ? Elle voulait jouer. Elle jouait. Sous ses yeux, il découpa un morceau de cordelette : trente centimètres, pas plus. Anodine sous cette forme, elle l’était beaucoup moins lorsqu’il s’en servit pour relier les ceintures de corde qui cernaient les seins de la demoiselle. En l’utilisant au milieu de la poitrine, serrant si fort que la ceinture inférieure souleva les seins à la rencontre de la ceinture supérieure qui venait pour les étrangler, il parvint à lui arracher un gémissement de protestation.

“Te voilà comme tu en rêvais : entravée et complètement soumise à mon bon vouloir” déclama-t-il en quittant la pièce. Il revint avec un foulard en soie. “Ça, c’est ton cadeau souvenir, tu l’emporteras avec toi tout à l’heure, mais avant ça…” et sur ces mots, la miss perdit la vue. Elle percevait bien la lueur de la pièce à la limite de ses narines, mais elle ne le voyait plus, elle percevait simplement sa présence.

C’est alors qu’elle se mit à s’imaginer. Elle se voyait, imaginait la perversion du système mis en place pour la piéger. Elle s’excitait. Quand elle essayait de penser à autre chose, la dureté des liens la ramenait à ses pensées fantasmatiques. Il avait posé un métronome sur le meuble qui se trouvait derrière elle, son claquement répétitif la berçait. Elle trouvait étrange qu’une sorte d’apaisement ne se soit emparée d’elle au bout d’un moment. Elle commençait même à trouver agréable de se savoir observée par un homme en train de fumer en cigarette.

Instinctivement, elle se raidit quand deux doigts glissèrent sur son slip en destination de ses lèvres intimes. Il ne transgressait pas le satin. Il respectait ce qu’il croyait être important. Elle rêvait qu’il ne la caresse un peu, juste suffisamment pour la soulager de sa frustration de ne pouvoir le faire elle-même. Quand elle sentit l’élastique du slip se tendre, elle s’attendait à ce qu’il ne la rejoigne intimement.

Surprise, il ne se passait rien. Elle sentait la présence de quelque chose mais ce n’était pas une main. Lui voyait parfaitement son téléphone mobile coincé entre l’étoffe du slip et le sexe de la miss. Il avait pris soin de placer la batterie du côté de la zone sensible. “Je vais faire un tour. Je t’appelle” dit-il d’un ton amusé qu’elle perçut avec son oreille attentive.

Elle s’interrogeait. Elle s’inquiétait d’être seule. Hormis le métronome, il n’y avait plus un bruit depuis un moment dans l’appartement. Le plus déroutant pour elle s’avérait être la perte du temps : elle ne réussissait pas à savoir si ce qu’elle croyait être une minute était vraiment une minute. Elle ne savait pas si elle était immobilisée depuis vingt minutes ou bien une heure. Deux choses témoignaient du temps : la douleur douce qui s’emparait de ses membres et la salive coulant de sa gorge vers sa poitrine.

Soudain, elle sursauta. Une vibration envahissait son bas-ventre. L’incompréhension se mêlait au plaisir. Ignorante, elle ne cherchait pas à comprendre tant que la vibration durait. Elle ne pouvait pas la faire jouir… mais elle entretenait une excitation envahissante. Et lui apportait au fond une certaine forme de soulagement.

L’homme s’amusait terriblement à l’imaginer réagir à ses appels sous l’œil numérique du caméscope installé après l’aveuglement de sa victime. Il l’appela plus de dix fois. En rafale, trois fois d’affilée, puis en espaçant d’une ou deux minutes les appels. Pour elle, ces minutes paraissaient une éternité.

Quand il revint dans l’appartement, il lui enleva le jouet qui trônait dans sa culotte et le porta à ses narines. “Tu aimes cette odeur ?”… le son étouffé produit témoignait d’une réponse affirmative. “Tu as envie de jouir”… elle reproduisit le même son encore plus doux et étouffé. “Je vais libérer ta main avec laquelle tu te caresses habituellement”…”Tu te caresses souvent”. Oui voulait-elle répondre intelligiblement. “Celle-ci ?”. Encore un “oui” entravé. Son trouble grandissait. Le poignet rougi et libéré s’enfuit vers le slip à vive allure. Elle se caressait frénétiquement puis lentement. Sans retenue. Elle oubliait ce qui l’entourait. La jeune femme vivait son fantasme. Elle aurait voulu se doigter. Elle ne le pouvait pas. La position ne le permettait guère. Elle s’essoufflait. Lui regardait. Filmait. Les mouvements de son corps traduisaient l’augmentation de son plaisir et la réduction du temps restant. Objectif rangé, respiration saccadée, l’homme se rapprochant à pas lents, la jeune femme calmant ses ardeurs, tels étaient les stigmates de l’après-jouissance.

Il empêcha sa main d’ôter le foulard, préférant tout d’abord libérer sa bouche. Lorsque ce fut fait, le silence demeura. Elle n’osait pas parler. Elle éprouvait une forme de honte. Mais aussi la satisfaction d’avoir accompli ce qu’elle désirait. Quand elle disposa à nouveau de son bras gauche, elle entreprit d’essayer de libérer sa poitrine de l’oppressante présence de la cordelette. Dans ce moment trouble, elle appréciait néanmoins sentir les doigts masculins venir l’aider à soulager ses seins en les flattant au passage de caresses qu’elle ne jugeait pas importunes. Quand elle reprit possession de ses jambes, elle serra les jambes comme pour se rassurer que rien d’autre n’arriverait. Cela l’amusait plus encore que la précipitation avec laquelle la jeune femme avait refermé son chemisier. Peut-être que ce sourire n’était que la satisfaction de la voir attendre son autorisation pour ôter le foulard qui la séparait de lui.

“Lève-toi” lui dit-il doucement en prenant sa main. Il la guida le long du couloir. Elle ne se rendait sans doute pas compte de l’obscurité. Elle entendit une porte. “Je te laisse tranquille, prends tout ton temps” lui dit-il en refermant la porte de la salle de bains dans laquelle il la laissa méditer à la révolution sensorielle qui l’avait submergée. Pendant que le bain coulait, elle regarda les marques de bondage sur sa peau. Elle se réfugia dans l’eau brûlante pour repenser aux émotions ressenties. Elle se caressa pour combler le désir qui s’emparait d’elle à nouveau. Elle partit en feignant d’avoir tout oublié. Il savait qu’elle avait apprécié le jeu. Elle aimait. Maintenant, elle le savait.

Un mois s’était écoulé quand elle remit le sujet sur la table. Jusqu’alors, elle avait omis de parler de leur aventure lors de rencontres qui, constatons le, s’étaient éparpillées au fil d’un calendrier démentiel.

Quand la miss fait comprendre ouvertement à l’homme qu’elle avait envie de recommencer, celui-ci prêcha le diable. “J’ai bien réfléchi. Je t’assure” lui répéta-t-elle à deux reprises. Ils s’étaient quittés en convenant qu’il l’appellerait le samedi suivant à 14 heures pour lui indiquer la marche à suivre. A la demi, il n’avait toujours pas appelé. Elle craqua. “Tu en as vraiment très envie…” constata-t-il pour mieux la faire frémir. “C’est d’accord. Je t’attends. Viens. Mais je veux que tu fasses le chemin complètement nue sous ton manteau”. Il sentit son hésitation. “Tu voulais jouer. Hé bien, tu joues là. Mais attention. N’espère pas me faire infléchir ma position. Tu viens comme ça, ou tu ne viens pas.”

Elle sortit de l’appartement avec son fardeau sur les épaules. Elle avait la peur. Nue sous un manteau juste au-dessus du genou, en plein mois de février, en plein Paris, un samedi. Elle marcha cinq minutes dans la rue avant de retrouver sa voiture. Ce jour-là, il n’était pas question de déboutonner le manteau pour conduire ! Elle marcha plus longtemps encore pour rejoindre l’appartement de son compagnon de jeu après avoir péniblement trouvé où stationner son véhicule.

La porte d’entrée refermée, il la somma sèchement de se débarrasser. Elle se retrouva nue devant lui, lui montrant ses fesses avant de montrer le reste. Il la précéda et lui indiqua de le suivre jusqu’à son bureau.Elle découvrit le contenu d’un placard où était entreposée quantité de trésors excitant la curiosité de la jeune femme. Il la reconduit à l’extérieur en lui ordonnant de rester debout là où il l’avait menée. Il disparut puis revint en lui tendant une paire de bas résilles après avoir ceint sa taille d’un porte-jarretelles aussi banal que noir. Puis il lui donna un soutien gorge noir assorti, aussi défraîchi que le porte-jarretelles. Il était trop petit. Elle se sentait à l’étroit. Elle lui confia. “Arrête, ce n’est pas lui qui ne convient pas, ce sont tes mamelles qui sont trop grosses” dit-il d’un ton monocorde et sarcastique qui la paralysa sur place.

“Mets ça sur ton cul” : il lui jeta à ses pieds une minijupe en vinyle qu’elle enfila docilement sans même revendiquer une culotte. Moulée par cette matière brillante et bruissante, elle voyait parfaitement que la jupe s’arrêtait à mi-cuisses, ne parvenant pas même à dissimuler les jarretelles et les fixations associées.

La veste qu’elle venait d’enfiler se boutonnait mais laissait apparaître un décolleté ravageur relevé par l’aspect unique du vinyle : il lui laissa choisir entre deux paires de chaussures. Des souliers à hauts talons, des talons aiguilles. Elle choisit les premiers. Il lui tendit les seconds. La jeune femme se retrouva sur des talons aiguilles qui narguaient le sol de dix centimètres. Son équilibre était fragile et pourtant, il l’entraîna dehors. “Arrête de râler et enfile-le” dit-il alors qu’elle tardait à se diriger vers la porte. Une fois dehors, elle n’avait d’autre choix que de mettre le manteau en toile qui s’arrêtait juste aux genoux et qu’il avait pris soin de priver de boutons.

En le suivant vers la rue, elle noua la ceinture autour de sa taille. Ses seins recevaient de plein fouet la fraîcheur de février. Elle ne comprenait pas pourquoi ils prenaient sa voiture. Sa voiture à lui. Pour aller où ? Elle n’allait nulle part. À trois arrêts de bus de son lieu de résidence, l’homme laissa la fille s’envoler, prête à être abattue en plein vol par le regard des prédateurs mâles. “Tu rentres à pieds… Tu as vu, c’est tout droit, mais avant de rentrer chez moi pour gagner le droit de reprendre tes affaires, tu vas m’acheter des capotes à la pharmacie qui se trouve au début de ma rue, voilà la somme exacte, au centime près. Je t’ai mis ça dans une boîte vide. Comme ça tu ne peux pas te tromper. Abasourdie, elle se retrouvait conne à regarder la voiture s’éloigner.

Elle se mit immédiatement en marche avec cette délicieuse sensation de s’être faite piégée et humiliée. Elle avait la peur au ventre. Elle avait honte d’aller acheter des capotes en ayant l’air d’une pute. Elle avait compris le symbole de sa tenue. Elle redoutait tout autant de ne pas exécuter son ordre. Et n’avait envisagé qu’un court instant de fuir… fuir où ? Avec le peu d’argent qu’elle avait sur elle ? Sans ses papiers, sans ses clefs, sans sa voiture ? Vêtue comme la dernière des catins ? Lui l’attendait près de la pharmacie. Il avait garé sa voiture devant en cachant le caméscope sur la lunette arrière de manière à filmer l’entrée et la sortie de la donzelle.

La sortie, il s’y trouvait. Son visage avait rosi. Sans doute la conséquence de la marche f o r c é e à dos de talons aiguilles. Peut-être un peu par le trouble que lui inspirait de ressortir d’une pharmacie en ayant acheté l’outil d’une putain, habillée comme une putain, déposant sur la caisse la somme exacte comme une putain bien informée.

Elle ne s’attendait pas à le trouver là. Elle se sentait soulagée jusqu’à ce qu’il lui demande de lui montrer son achat. Devant extraire du sachet, la boîte fort reconnaissable, visible des passants comme de l’œil numérique. Et c’était bien l’objectif de son compagnon. Piéger l’épouse dont on ne verrait à l’écran que la tenue en vinyle maladroitement camouflée par un manteau entrebaîllé et dont la teinte faisait ressortir les résilles de jambes parfaitement cambrées et achevées par le vernis rouge de sublimes souliers.

De retour dans le bureau, elle pensait restituer les affaires prêtées et s’en aller. Quand elle sentit l’homme prendre possession de ses bras pour les attacher tendus dans son dos, elle su s’être à nouveau trompée.

Cette fois-ci, il noua bras, coudes et poignets puis immédiatement après fit revenir sur le buste la corde bien plus épaisse que la cordelette de la première séance. Les seins cernés de bas en haut par double cheminement de corde se nouant en leur milieu pour remonter sur la clavicule, elle se sentait de nouveau chavirée par cette phase qui précède le plaisir. Pour l’empêcher de serrer les cuisses, l’homme piégea ses chevilles dans les bracelets en cuir d’une barre d’écartement d’une taille honorable, “assez longue pour faire écarter les cuisses à n’importe quelle salope”. Ces termes humiliants, la demoiselle n’y était pas encore habituée et chacun d’eux transperçait son amour propre.

Avant de se relever après avoir posé la barre, l’homme regarda sous la jupe tendue par les cuisses ouvertes de la victime. “Apparemment, ça te fait vraiment beaucoup d’effet”. Elle se sentait trempée. Ruisselante même. Et même si elle avait un peu honte de laisser cet homme contempler ses lèvres baveuses, elle ne pouvait rien y faire et devait reconnaître qu’il avait raison. Elle mouillait. Elle mouillait terriblement depuis le début de ces jeux où humiliation et frissons semblaient plaire à son esprit. Suffisamment pour qu’il commande le corps de se manifester par ces signes d’excitation délicatement relevés par le b o u r r e a u .

Parce que ses seins comprimés par les bonnets et pressés par la corde laissaient se dresser des “tétons arrogants”, elle vit l’homme se présenter devant elle avec un martinet dans la main gauche. Les lanières en latex ne la blesseraient pas. La douleur n’en serait même pas vive. Mais à cet instant elle l’ignorait. Et quand les lanières vinrent caresser pour la première fois son sein droit protégé par l’étoffe, elle n’eut qu’une timide réaction à peine audible.

“Dix caresses pour chaque mamelle”. Elle les encaissa sans broncher. La main ne prenait pas d’élan : l’homme fouettait le poignet pour projeter les lanières. “La prochaine fois, ce sera plus délicat pour toi ! Tu me supplieras d’arrêter… Là, c’était pour t’habituer, pour te faire connaître et t’interroger sur ce que je te réserve”. Elle sentait la main provoquer la remontée de la jupe : elle le voyait faire glisser le manche en latex vers son sexe. Il le glissa en elle en une seule traite. Elle l’avala. Il le tourna. Le recula et l’enfonça de nouveau. Il joua avec ses lèvres. Il s’amusa à la faire gémir. Ses hanches larges suivaient le mouvement pour mieux accompagner le gode improvisé.

Le manche à peine ressorti de sa chatte pour la énième fois, l’homme lui présenta aux lèvres pour qu’elle le prenne en bouche. “Montre-moi comment tu suces un gode”. Il f o r ç a sans trop avoir besoin d’insister le sanctuaire buccal et pratiqua de manière à ce que le goût de sa propre excitation envahisse sa bouche. Une bouche pleine de la chaleur et du parfum du latex. Quand elle penchait la tête en arrière pour lui échapper, il la suivait et lui imposait encore cette fellation contre-nature. Quand elle crut en avoir terminé, l’homme retourna à la source pour enduire le latex de liqueur destinée aux papilles de la jeune femme. Il s’arrêta là. Frustrée, elle le regardait la libérer. Elle essaya de l’embrasser pour l’amadouer mais l’homme s’esquiva et lui retira la veste comme il l’avait décidé. Elle se retrouva aussi nue qu’à son arrivée. Terriblement excitée, il lui aurait demandé quoi que ce soit, je crois qu’elle l’aurait fait. La seule chose qu’il lui demanda, ce fut de rentrer chez elle.

Elle n’attendit pas plus d’une semaine pour lui proposer de rejouer avec son corps. Elle y prenait goût. Depuis cet après-midi où elle était rentrée frustrée, incapable de se caresser autrement qu’en repensant à ces deux séances de bondage, elle songeait à recommencer.

Et l’aide de son complice lui était indispensable.

“Il faudra t’aventurer plus loin” la prévint-il. “Tu découvriras un monde moins manichéen” devait servir de mise en garde. “Au diable, je veux continuer” avait-elle répondu en guise d’accord.

Perversion 2

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